Reflets

« Reflets » est paru en 2002, aux éditions associatives Clapas (disons, à compte d’auteur à peu de choses près contrairement à « Dieu, la Terre, un café et l’addition » paru aux éditions Libre2Lire, 100% compte d’éditeur). Le recueil est aujourd’hui épuisé.

Un extrait de cette première parution:

Libertalia.
Le sang des marins se mêlait
Aux larmes, à l’horreur et aux cris
Les flots rouges à peine quittés
Déjà le drapeau noir flottait
“ Victoire! ” Misson, Carracioli
Fils de Provence et d’Italie
Ont guidé ton bois fatigué
Vers une Terre d’utopie

Libertalia, Terre d’espoir
Les pas encore de tes mutins
Font trembler du soir au matin
Les eaux bleues de Madagascar

Méprisant le suaire et la faux
Les lys, les roses déchargés
Le bleu du ciel, le noir de l’eau
Comme un hymne à la liberté
Un jour salé comme les larmes
Comme le sang au bout des armes
Ainsi naîtra, morbide gloire
La terreur de leurs crânes noirs

Libertalia, Terre d’espoir
Les pas encore de tes mutins
Font trembler du soir au matin
Les eaux bleues de Madagascar

Les vagues se sont refermées
Sur les sillons des rêves pirates
De nouveau les bourgeois s’empâtent
Dans les festins de leurs palais
La poussière des drapeaux barbares
Nous pourrons bien la balayer
Quand nous voudrons aller chercher
Les songes des utopies noires

Libertalia, Terre d’espoir
Les pas de tes nouveaux mutins
Feront trembler soir et matin
Les eaux bleues de Madagascar

Auprès du béton.


“ Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon, fait bon, fait bon !
Auprès de ma blonde
Qu’il fait bon dormir. ”


Et la fumée s’exhale
De ma Malbak dégueu
Vers le vieux plafond sale
De mon appart’ miteux
Mon seul ciel bleu sont ces
Volutes de fumée …


“ Auprès de ma blonde,
Qu’il fait bon souffrir !”


Tout près des containers
En bas sur le parking
La vénus de huit heures
En est au second string
Et sous ses cheveux roses
S’agite une autre dose


“ C’est à boire, à boire, à boire
C’est à boire qu’il me faut !”


Une brume morbide s’échappe et se rue
Hors des bouches d’égouts
L ‘haleine pesante des entrailles charnues
Se répand jusqu’à nous
Derrière la poubelle un éboueur a remué
La carcasse perdue d’un poivrot bien caché
Bougeant sur le goudron les vestiges collés
De son dernier sommeil, vin rouge et sang mêlés


“ Gentil coquelicot, Madame
Gentil coquelicot nouveau !”